« Importable/M.A.Y.A » de Marie-Caroline Locquet

Marie-Caroline plonge au cœur de son travail plastique, où le statut de l’objet, à mi-chemin entre le bijou et la sculpture, se trouve interrogé dans un troublant dialogue entre les pièces et le visiteur. La notion « M.A.Y.A », qui traverse cette exposition, a été développée par Raymond Loewy dans son essai La laideur se vend mal. Elle désigne un point de tension où le désir de nouveauté se confronte à la peur de l’altérité. « C’est une sorte de combat entre l’attraction du nouveau et la crainte du non-familier. C’est un seuil de choc. » C’est dans cet interstice que les pièces de Marie-caroline Locquet prennent position. Chacune d’entre elles redéfinit le statut du bijou, pour l’envisager moins comme un objet de démonstration (de richesse, de pouvoir, etc.), que de confrontation. Les matériaux, poussés à leur extrême limite, se dénudent et révèlent leur véritable nature au travers de formes qui évoquent autant le désir que la mort. Tantôt armes de défense ou dispositif de contention, chaque pièce propose une expérience de port inédite qui explore notre commune fragilité. Elles sont un défi lancé à tous ceux qui les regardent, maintenant en permanence la tension entre l’inconfort social et la tentation de l’étreinte.

L’exposition est soutenue par le Comité Francéclat, l’Institut Français de Munich et l’Ensad Limoges.