La semaine Charivari
Du lundi 27 février au vendredi 3 mars s’est déroulée la semaine Charivari. Une semaine pour 13 workshops – avec les interventions de designers, artistes, invité.e.s – auxquels tous les étudiants-étudiantes de l’ENSA étaient invités à participer. Leurs travaux ont été exposés lors des Journées portes ouvertes des 3 et 4 mars 2023.
Notre Forêt
Proposition du SIRQUE (pôle national cirque Nexon) avec Martin PALISSE, Justine BERTHILLOT et Maëva LONGVERT.
« Notre Forêt de Justine Berthillot est un solo chorégraphique, une performance circassienne et une installation plastique et sonore. C’est un récit hybride qui s’écoute et se vit au creux du casque, une création in-situ pensée comme une expérience immersive et intime qui se déploie selon l’environnement dans lequel elle prend racine. Cette performance-installation convoque la figure de La Curupira, c’est un corps féminin qui rassemble, incarne et porte un engagement physique et criant contre la violente menace de l’extraction. Notre forêt s’adapte à l’espace qu’elle investit, en composant graphiquement avec, elle le fait résonner avec l’espace matriciel de la forêt. Nous asseoir au pied de l’arbre, écouter et faire forêt.
Le travail avec les étudiant.e.s, en collaboration avec Justine Berthillot et Maéva Longvert, explorera en immersion à L’ENSA les rencontres possibles entre récits de corps et déploiements plastiques ».
Mais de plus en plus, les petites mains portent de grandes banderoles
Au sein de l’atelier Textile, ce workshop sera animé par la designer graphique Aglaë MIGUEL, avec la participation de Patrice Blouin, Cécile VIGNAU et Clara Salomon.
Il y a une magie qui opère lorsque les tissus qui habillent nos quotidiens, nos maisons et nos corps sont brandis dans les rues et sur les façades. Lorsque de concert, textiles et textes battent le pavé, manifestent, expriment, partagent des colères, des utopies, des fiertés. On y lit les heures de coutures, de dessin, de collecte et d’arrangement des matières et des couleurs pour mieux servir le propos, avec autant d’ardeur que de soin. Ces formes familières, domestiques et nomades qui s’enroulent, se froissent, se déplient, revendiquent alors l’usage social, politique et sensible du textile, des lettres. À notre disposition, des typographies aussi loufoques que rigides, des camaïeux d’écrus et de bleus teints à l’indigo, tout un arsenal de techniques (patchworks, appliqués, coutures, teintures, broderies à la main et à la machine, etc.) et votre verbe pour penser, articuler et provoquer ensemble des pratiques engagées de l’art et du graphisme.
Le corps de l’imaginaire
Proposition de Claire LINDNER, artiste céramiste, sur une invitation de Martin Bourdanove et Guy Meynard, professeurs à l’ENSA Limoges.
Expérimenter des processus d’élaboration de formes, imprimer un geste, un mouvement, et observer le pouvoir qu’ont les formes elles-mêmes à exprimer une sensation, à passer du semblable au dissemblable et à prendre vie. Dégager un travail de volume en lien avec une réflexion autour de la forme vivante.
– Explorations de gestes, d’empreintes et de mouvements à partir d’éléments de plaques de terre.
– Montage de volume à partir d’éléments de plaques étirées.
– Aborder le travail de la couleur en relation avec la forme, notamment par application au pistolet.
Accompagnement du projet de chacun, l’objectif étant de pouvoir intégrer de nouvelles idées et techniques à son univers personnel.
Le Manifeste de la Terre : Forme, fonction et céramique
Proposition de Camille DROZDZ, designer écoresponsable spécialisée dans la céramique, diplômée de l’ENSA Limoges (DNAP design mention céramique). Camille intervient sur une invitation de Anne Xiradakis, professeure à l’ENSA Limoges.
En se détachant de toutes influences et expectatives esthétiques, créer un objet fonctionnel à partir de son process de fabrication. Après une phase d’expérimentation primitive d’actions et de gestes sur la matière céramique, mettre en avant leur potentiel et imaginer à partir de ceux-ci une fonction responsable. L’objectif est de penser la forme fonctionnelle comme objet d’usage et/ou manifeste et ce, de manière rationnelle et raisonnée à partir de son processus de mise en forme.
Objectifs :
- Technique: Expérimenter les gestes et la mise en forme de la matière terre.
- Idéation: créer un objet qui raconte son processus de fabrication, mise en avant d’un process de fabrication vertueux et raisonné.
- Restitution: Créer un discours court, synthétique et séduisant pour présenter ses intentions.
Jouer l’artiste, Performance et images
Proposition de Aurélie GATET, plasticienne et performeuse, sur une invitation de Fabrice Cotinat, professeur et Emmanuelle Nègre, assistante de pédagogie à l’ENSA Limoges.
Une proposition pour se mettre en jeu au-delà du cliché de l’artiste, avec, comme cadre, celui que nous offre les outils de captation appareil photo et/ou camera. Je vous accompagnerai les deux premiers jours avec des outils des arts vivants, dans une exploration de l’image et du travail de l’artiste : nous irons chercher dans l’histoire de l’art des citations, de quoi se réapproprier et détourner : autoportrait d’artistes, écrits.
Le jeu comme mécanisme d’apprentissage, l’image comme mise à distance pour comprendre. Les jours suivant nous élaborerons collectivement des partitions pour des performances ( filmées-montées) comme autant de rencontres d’artistes. Entre légèreté et engagement, faisons l’expérience de figurer l’artiste, de porter notre parole sur le travail de l’artiste.
Sweet colors, hommage discret à…*
Proposition de Sandrine MAHÉO, artiste peintre, sur une invitation de Alain Doret, professeur à l’ENSA Limoges. C’est sous l’idée du jeu que Sandrine Mahéo vous amènera à découvrir différentes techniques et méthodes pour apprendre à peindre.
* Ce workshop est un hommage discret à un ou une peintre. Mais lequel, laquelle? Des indices seront distillés tout au long de la semaine…
Modèle vivant·e
Une proposition de Hélène FROMEN, artiste (dessin, performance) et chercheuse, et Lucie CAMOUS, travailleur de l’art indépendant, de Modèle vivant.e, collectif transféministe de dessin et de représentations dissidentes. Hélène et Lucie interviennent sur une invitation de François Coadou et Clorinde Coranotto, professeur.e.s à l’ENSA Limoges.
Le workshop Modèle vivant.e invite les étudiant.e.s à investir la pratique du dessin d’après modèle et celle de la pose pour aborder les questions du rapport aux corps, au regard des autres, aux normes, questions de genres et d’identités… Dans cette perspective, la pratique du dessin comme de la performance est située, politique. Le workshop est l’occasion pour chaque étudiant.e de développer un travail personnel et/ou de participer à l’élaboration d’une proposition collective.
Modèle vivant.e est un collectif transféministe de dessin et de représentations dissidentes.
Modèle vivant.e est mixte et inclusif,
Modèle vivant.e ouvre un espace pour l’émancipation par la pratique de la pose comme performance et du dessin comme écriture personnelle,
Modèle vivant.e multiplie les possibles des corps vivants et de leurs images,
Modèle vivant.e recherche le renversement des normes et le trouble de la relation entre les personnes qui posent et celles qui dessinent,
Modèle vivant.e est utopique et bien réel.
Improvisations, créativité instantanée
Proposition de Marc GUILLEROT, poète qui pratique le chant depuis toujours, l’improvisation et les performances depuis 1995. Marc intervient sur une invitation de Fabrice Caravaca, professeur à l’ENSA Limoges.
Bien qu’elle soit unique, nous sommes plus souvent attentifs à rapprocher notre voix de celles des autres, que d’en explorer les particularités et la variété. Il en va de même pour notre corps : les codes corporels enregistrés dès l’enfance, les contraintes liées à l’environnement, au contexte social et culturel, nous façonnent, jour après jours, sans que nous ayons réellement conscience ni prise, sur ce processus.
Peu à peu nous « plions » notre expression et façonnons notre voix pour les rendre le plus conformes possible. Cette lente et patiente construction (ou dé-construction, c’est selon), nous enferme et nous protège à la fois, réduisant, au passage, notre marge de liberté.
quel jeu nous reste-t-il ?
Je vais vous proposer pendant ces instants que nous allons passer ensemble de rencontrer autrement votre voix et celle des autres. Nous allons nous jouer du langage. Nous jouer du son et du sens.
Parades
Couture, sérigraphie, création collective, performance. Avec Clémentine L’HERYENNAT et des membres de l’atelier de couture Coud’à’Coude (collaboration née au squat du 4bis avenue de la Révolution à Limoges lors du Workshop de février 2019 « Jupes à combat »), nous vous proposons un workshop pluridisciplinaire autour du lion du nouvel an chinois et de sa danse. Impression, peinture, couture, puis course, déambulation, Parades est un dispositif de recherche création collective INTERMEDIAL et INTERCULTUREL.
Clémentine intervient sur une invitation de Laure Bréaud, doctorante en création artistique à l’ENSA Limoges et à l’Université de Limoges.
Workshop Mouton
Proposition de Jamila WALLENTIN, plasticienne, sur une invitation de Dominique Mathieu, professeur en design à l’ENSA Limoges.
Durant 5 jours, les étudiant.es sont invité.es à explorer et à réfléchir à la matière feutre, en passant par toutes les étapes de transformation d’une toison brute. Trier, laver, carder, disposer, rouler, ficeler, feutrer, foulonner. Le workshop constituera une introduction aux techniques spécifiques du Kirghizistan, un apprentissage du foulage au pied et au bras. Nous explorerons collectivement les possibilités matérielles du feutre, de sa mise en forme, en volume et surface, de sa densité, épaisseur, résistance et plasticité. Le travail du feutre nécessite des gestes répétitifs et chorégraphiés impliquant les corps tout entiers, nous aborderons les aspects performatifs de sa fabrication.
L’objet en mouvement
Proposition de Antoine TERRIEUX, magicien, manipulateur d’objet et plasticien, co-fondateur de la Cie Blizzard Concept. Antoine intervient sur une invitation de Camille Vacher, professeure en éditions-impression, écrits de recherche à l’ENSA Limoges.
Rencontre et frottement entre l’art plastique et la magie.
– Comment animer un objet ?
– Comment donner de la présence et de l’autonomie à un objet du quotidien, comment le rendre vivant, sympathique, effrayant, drôle ?
Nous aborderons des points techniques et artistiques autour de ces questions qui sont relatives à la magie, en travaillant notamment sur la mise en espace et le placement, le point de vue du spectateur.
Fonte en collectif*ve
Du mercredi 1er au vendredi 3 mars. Sur une proposition de Bye Bye Binary (BBB). BBB intervient sur une proposition de Arnaud Dubois et Jonathan Bass, professeurs à l’ENSA Limoges.
Bye Bye Binary est une collective franco-belge, une expérimentation pédagogique, une communauté, un atelier de création typo·graphique variable, un réseau, une alliance.
La collective, formée en novembre 2018 lors d’un workshop conjoint des ateliers de typographie de l’École de Recherche Graphique (erg) et La Cambre (Bruxelles), propose d’explorer de nouvelles formes graphiques et typographiques adaptées à la langue française, notamment la création de glyphes (lettres, ligatures, points médians, éléments de liaison ou de symbiose) ; par exemple le « iel », qui pourrait contenir une glyphe spécifique combinant le i et le e (tout comme le o et le e dans la glyphe œ) ; prenant pour point de départ, terrain d’expérimentation et sujet de recherche le langage et l’écriture inclusive et non-binaire.
Dans le cadre de la semaine de workshop Charivari, la collective Bye Bye Bye propose un atelier typographique à plusieurs mains. Le principe est de réaliser une fonte collective, post-binaire, hybride, composée de plusieurs formes, par les étudianls et pour les étudianls. Un spécimen typographique sera également réalisé à l’issue de ce workshop.
La scénographie de l’œuvre
Proposition de Isabelle DECOUX, plasticienne, scénographe, sur une invitation de Corentin Ferbus, professeur à l’ENSA Limoges.
Pendant cette semaine de Charivari, nous ne ferons pas de cours magistral et nous n’aborderons pas non plus « la scénographie pour les nuls » quoi que quelques notions de bases ne sont pas à négliger. Je vous propose d’expérimenter la mise en espace sous plusieurs formes en tenant compte de différents facteurs : Observer ce qu’il y a autour de l’œuvre, tester différents supports, amener de l’éclairage, de la matière ou de la couleur et orienter le parcours du spectateur. Nous allons prendre du recul sur vos travaux et préparer un écrin pour les présenter.