Adélaïde Renault

Pourtant ce qu’on voit ne ressemble pas à de la sculpture. En faisant, Adélaïde est comme une potière ; ses gestes sont des gestes de potière, ses couleurs sont des couleurs de vieilles palettes brunes, ses formes sont celles des vaisseliers. Ce qu’on voit a la taille d’un corps d’enfant, ce qu’on voit brille et est parsemé de chevaux. Dans l’image d’Epinal de la maison de grand-mère tout est relié par le papier-peint. Le vase Chinois est  assorti à la télécommande du poste car le papier-peint, derrière, créé une scène unie. Adélaïde est une maison de grand-mère. Adélaïde relie tout ce qui tient dans ses murs avec du papier-peint. Mais ce qu’on  voit ne ressemble pas à du papier-peint : plutôt à une grande ligne claire qui recouvre tout. Le corps d’enfant s’est levé et a dessiné partout sur la paroi. Des églises marient des fleurs, Arthur se fiance. Des poissons plongent dans des chaussures et la tête dessinée sur l’assiette à soudain un corps à elle, un corps qui est le mur dans toute sa taille. Les mains émaillées de l’enfant se sont recuites à sa panse, le pot a imposé son décor partout.