Bastien Miquel

Le divertissement, le loisir ou simplement l’amusement sont les ressources dans lesquelles Bastien Miquel puise les idées et les formes qui constituent son travail. L’imaginaire collectif lié à ces univers est très riche et accessible à tous.
La lecture de chaque production illustre ainsi une évocation, une certaine narration à chacun. Un jeu vidéo, un parc, un village vacances ou un zoo sont des tentatives de représentation, de simulation d’un réel différent. Avec des moyens divers on tente de donner à voir ou de placer le spectateur dans différentes ambiances.
L’usage premier étant d’amuser la forme que prennent ces espaces est aussi plastiquement intéressante. Il est souvent question de faire image avant tout, généralement en se basant sur un imaginaire commun. Tous ces paysages, qu’ils soient tangibles ou non, se placent en marge du réel. Ils deviennent des non-lieux ou des espaces parallèles. Son travail de recherche prend la forme d’une  documentation sur les enjeux, les interactions de ces espaces. Il en retranscrit ensuite les formes et les ambiances pour les insérer dans des peintures, des vidéos ou des volumes et questionner leurs sources dans la réalité. C’est aussi un investissement qui le pousse à continuellement alimenter ce champ référentiel et ce questionnement. Il est important pour lui de prendre du plaisir en travaillant. Cette recherche l’amène à avoir un processus de travail très empirique et non linéaire. Il ressent le besoin de construire de ses mains des formes amusantes de par leurs évocations, leurs concepts détournés ou ce qu’elles représentent. Ces envies le poussent à partager ce sentiment avec les personnes en contact avec son travail. Il cherche à attiser une forme de curiosité vis à vis de sa production en créant des situations frictionnelles à l’intérieur de l’espace d’exposition. Cela en devient aussi un moyen d’extraction de la réalité, mais aussi et paradoxalement de sa réappropriation.