Bérénice Sagaz

Bérénice Sagaz questionne dans sa production la manière dont elle peut travailler à partir de matières vivantes et les différents process à penser pour produire en faveur de la durabilité, en proposant une autre forme d’esthétique, une esthétique de la durabilité. L’attention à porter au vivant dans la production artistique est à son sens, un enjeu contemporain. Elle tend à une forme de co-existence, en essayant d’amener une pensée de collaboration inter‑espèces plutôt que de penser les espèces vivantes comme étant divisées, soumises à des interactions de pouvoir. Sa production plastique navigue entre céramique, cuir et matières organiques d’origine bactérienne telles que le scoby (issu d’une fermentation de kombucha réalisée en bassin). Elle produit en portant une attention particulière à la matière en tant que substance ainsi que son origine et son histoire. Pour cela, elle part à la rencontre d’artisans pour découvrir et expérimenter à partir de leurs savoir-faire, mais elle mène  également des enquêtes en prélevant des échantillons d’humus. Cette démarche de prospection au sein du vivant, de l’artisanat et de la matérialité est ce qu’elle souhaite  transmettre. Elle produit ses pièces tout en menant un travail de recherche sur la valorisation des chutes et rebuts de cuir issus de tannerie pour en faire de nouveaux  matériaux ou pour proposer des alternatives matérielles inédites. Cette recherche sera le cœur de son projet de thèse, qui débutera l’année prochaine au sein du laboratoire de recherche Soft Matters à l’EnsadLab et à l’Apocope Phygital Cuir de l’ENSAD Limoges.