Daphné Kaincz
Titulaire d’un DNSEP option art avec les félicitations du jury, obtenu en 2023 à l’Ensad Limoges
Enfant, Daphné passe chaque saison estivale et printanière dans un refuge de montagne du massif alpin des Écrins. Au-dessus de l’alpage il y a des falaises, des éboulis et des blocs de pierres. Là-haut, ses aventures d’enfance ont déterminé ses appétences artistiques actuelles, et son intérêt pour les grands espaces, les vides, ou les stratifications minérales. Iel reconnaît un plaisir confortable à la rugosité des roches qui permet l’accroche et empêche la chute, à l’inverse du lisse qui implique le glissement. Les outils de la céramique sont silencieux et le travail de la terre implique un rythme de fabrication très lié aux conditions météorologiques. Aujourd’hui, selon le mouvement de ses souvenirs et des images de ses randonnées, iel écrit et crée des formes plastiques de natures diverses. La marche est une activité à laquelle iel tient puisqu’elle autorise une pensée plastique itinérante. Elle ne va pas sans surprise, et détermine les associations inattendues entre les objets édités, photographiques et sculpturaux variés qui rythment les avancées de son travail. Dans le contexte réel de la montagne, qu’on pourrait facilement voir comme une métaphore de l’art, Daphné souhaite échapper à l’automatisme imaginaire de vouloir voir « grand ». Iel tend à aller à l’encontre des ambitions d’immensité et de technologie que suscite l’image des sommets et le défi physique qu’elle peut susciter. Dans le contexte rural montagnard, moins influencé par l’immédiateté des médias et des modes de productions rapides, iel s’intéresse aux objets modestes susceptibles de produire de l’échange au cas par cas des relations et des rencontres. C’est ainsi que Daphné essaie de développer son travail avec patience.