Floriane Bou
Titulaire d’un DNSEP option art, obtenu en 2024 à l’Ensad Limoges
Titulaire d’un DNA option art, obtenu en 2022 à l’Ensad Limoges
Floriane est appelée par les liens qu’elle tisse avec les vivant·es. Son travail lutte pour réparer la terre, grâce aux végétaux et à leurs transformations. À travers sa pratique, elle ralentit pour cohabiter avec le cycle des saisons. Cela se traduit dans son travail plastique par un cycle qui mêle la performance et le récit-performé. Elle utilise cette forme pour transmettre ses recherches et les savoir-faire anciens qu’elle utilise, comme la teinture, la filature, l’anthotype, la papeterie… qui lui permettent de retrouver des rythmes de production et d’existence plus doux.
Grâce aux récit-performé, elle traverse les identités, pour se placer entre l’artiste et la scientifique, entre la teinturière et la fileuse, entre l’artisane et la jardinière. L’écosystème plastique qu’elle déploie lui permet de transmettre ses recherches aux regardeur·euses, tout en se matérialisant dans les performances, pour apporter une poésie et susciter l’intérêt. Floriane imagine cette forme hybride afin de questionner la manière dont on crée des pièces dans l’Anthropocène. Elle s’inscrit dans la continuité des penseurs comme Charlotte Cosson, qui revendique « un art qui aurait le pouvoir de déclencher en chacun un amour pour le vivant ». Le textile prend forme dans son travail comme costume sensible, chargé par les vivant.es qui le composent. Chaque temps de création permet la découverte d’écosystèmes situés, que les pièces intègrent. Cette connexion tactile de nos molécules et des plantes nous rend plus sensible à elles, et donc plus résilient·es. Dans l’urgence d’un monde qui se meurt, Floriane envisage la création comme porteuse de manière d’être au monde, ce qui passe pour elle, par le fait d’imaginer de nouvelles formes de pratiques, pour apporter collectivement de nouvelles racines.