Grégoire Pérotin
Titulaire d’un DNSEP option art avec les félicitations du jury, obtenu en 2024 à l’Ensad Limoges
Grégoire mange les images. Ses productions provoquent le doute quant aux dimensions et provenances des images employées. Souffrant parfois d’hyperphagie visuelle, le lien qu’il entretient avec les images oscille entre addiction toxique et besoin de conscientisation. Né à la fin du premier millénaire, Grégoire fut bercé par des images diffusées par les nouveaux médias qui constituent la pierre angulaire d’une industrie du fantasme et de la suggestion. Les interventions appliquées aux images viennent brouiller l’hégémonie qu’on leur attribue généralement.
Se situant dans une certaine lignée de l’appropriation ouverte par les artistes de la Pictures Generation, Grégoire est animé par des problématiques sociétales associées aux images « dirigées ».
Découvrant le terme d’hyperobjet en lisant James Bridle, il se mit alors à qualifier les images comme telles. L’hyperobjet constitué des images déborde l’assignation locale, temporelle et dimensionnelle. Un phénomène qu’il traduit dans ses œuvres par l’application d’une picturalité qui se fait différemment au travers de chaque médium pratiqué. Grégoire a toujours entretenu une certaine fascination pour les textures, ce qui explique son utilisation simple des matériaux produits par coulées au rendu « sale ». La colle chaude, la résine qui s’infuse dans le papier, la pauvre qualité des impressions, participent dans son travail à une forme de contestation. Le travail sériel de collages y opère une critique répétée de l’absorption inconsciente des idéologies et des modes de vie que les médias imposent.