Gwladys Nativel Fontaine

À un moment particulier de sa vie, Gwladys a décidé d’intégrer une école d’art où la question de ses origines se posait dans sa démarche plastique. Elle a compris à travers ses réflexions et essais que cela l’amenait à la transmission d’une mémoire par l’oralité. C’est une manière aussi de partager « La Kiltur Kréol ». Gwladys parle de relation humaine, de vérité morcelée en utilisant la performance : enlianner des corps par leurs cheveux. Les problématiques liées à l’esclavage et à la colonisation sont abordées à travers l’épopée et les trajets migratoires de sa famille. Un terreau fertile permettant d’entrevoir « l’histoire à part égale » : le point de vue des insulaires à travers l’œil d’une ilienne franco-réunionnaise qui rejoint ce que défendait Edouard Glissant dans Le Tout-Monde. De l’histoire de ses différentes îles (île de France, île de la Réunion, île Rouge pour Madagascar) elle met en lumière à travers des objets usuels du quotidien réunionnais – la grègue, la marmite, etc. – des pans plus ou moins oubliés de l’histoire française. Subtilement elle interprète de façon subjective une réalité culturelle et des valeurs sociales avec un regard de femme de couleur. Elle espère pousser vers une curiosité décolonisée et peut-être amener un questionnement sur l’évolution de la société d’hier à aujourd’hui : comment être dans la résilience après la résistance ?