Jade Tailhandier

Titulaire d’un DNSEP option art, obtenu en 2025 à l’Ensad Limoges

Jade Tailhandier est une artiste pluridisciplinaire dont le travail est un écosystème mouvant et dissident. Elle utilise l’installation, l’écriture, la vidéo, la peinture, le dessin, la photographie, la céramique et la sculpture pour créer des artefacts qui racontent des histoires. Touche-à-tout et experte en rien du tout, elle se reconnait dans la figure de la bricoleuse[1]. Dans la mesure du possible et dans une démarche résiliente, elle crée à partir des moyens dont elle dispose et s’adapte en fonction des matériaux et des outils qu’elle glane[2], récupère, colporte ou collecte dans son environnement.
Elle conçoit des installations comme des patchworks d’imaginaires et de matières, qui tendent vers la transformation de nos gestes et nos manières de vivre pour la guérison et le respect des créatures de notre planète. Dans une approche animiste et syncrétique, elle s’intéresse aux histoires portées par les objets : leur ancrage territorial, leur mémoire historique, leur potentiel symbolique.
Ces artefacts, souvent fabriqués à partir de matériaux recyclés, hybrident les esthétiques populaires du système D avec l’emploi de matériaux plus nobles tel que la porcelaine[3].
Jade s’intéresse aux espaces expérimentaux pour accueillir des formes de vie autres, en convoquant folklore, rêves, savoirs botaniques et rituels réinventés ou oubliés. Elle est traversée par le hopepunk[4], les pensées écoféministes, queer, pirate[5] et décoloniale, autant de récits qui cherchent à faire émerger des alternatives.
Inspiré par la figure du caméléon elle vagabonde de communauté en communauté, colportant telle une pie, graines, boutures, gestes et idées, dans les utopies radicales[6], les lieux de vies communautaires, de lutte, qui sont autant de laboratoires expérimentaux de résistances[7] à la machine conformiste dans laquelle nous vivons.

[1] Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage, Agora collection, Paris, 1962.
[2] Ursula K. Le Guin, The Carrier Bag Theory of Fiction, 1986.
[3] Myriam Bahaffou, Des paillettes sur le compost, Le passager clandestin, octobre 2022.
[4] Le terme hopepunk, qui signifie littéralement « punk de l’espoir », est un sous-genre des littératures de l’imaginaire, appartenant à la science-fiction et à la fantasy.
[5] Fatima Ouassak, Pour une écologie pirate – Et nous serons libres, La découverte, février 2023.
[6] Alice Carabedian, Utopie radicale – Par-delà l’imaginaire des cabanes et des ruines, Seuil, mars 2022.
[7] Jade Lindberg, Éloge des mauvaises herbes – Ce que nous devons à la ZAD, Les Liens qui Libèrent, juin 2018.

Photo : Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Photo : Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Photo : Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Photo : Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Photo : Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Photo : Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.
Photo : Jade Tailhandier, DNSEP option Art, 2025.