Jeanne Andrieu
Jeanne Andrieu a grandi en Normandie dans un environnement peu construit. Cela a toujours eu un effet captivant sur elle, comme l’inspirent les légendes, les livres fantastiques et les créatures mystérieuses qui peuplent les créations de Miyazaki et la littérature de Lewis Caroll.
Sa surdité a toujours eu la capacité de l’isoler du monde environnant. Sous l’eau, le handicap n’interfère plus avec le spectacle visuel. L’expérience sous-marine n’est pas sans relation avec le temps de la pratique artistique comme activité solitaire. Dans son travail de céramiste elle agit comme une botaniste. Elle aime passer du temps dans les jardins des plantes, les serres. Elle observe, classe, dessine. Elle explore les profondeurs et les représentations de la faune et la flore marines jusqu’à certains paysages de jeux vidéos, découvrant des mondes à la végétation colorée et fantaisiste. Ses sculptures représentent des fragments de souvenirs d’un monde imaginé mais fortement inspiré du nôtre. Elle explore la qualité sculpturale des plantes et des coraux tout en essayant de capturer leur vulnérabilité et leur sensualité. Leurs motifs, textures et couleurs infinis la fascinent et l’inspirent.
À travers ses céramiques elle évoque l’acte de création qui vient pallier la disparition d’un monde : l’Homme tente toujours de recréer ce qui n’est plus. Notre environnement se dégrade encore et toujours mais dans son imaginaire elle retrouve une nature belle, foisonnante, et fantaisiste. À travers la liberté existentielle de rêver elle ne la laisse pas faner. Elle observe avec tendresse ses créatures hybrides pendant qu’elles mutent, trouvant librement leur place au sein de son univers onirique.