Jonas Lamoliatte

Les formes du sport, très présentes dans son travail, permettent à Jonas de questionner les notions de performance, d’efficacité ou de compétitivité auxquelles n’échappe pas le champ de l’art. Son goût pour la chaîne Canal+ Sport, qu’il suivait enfant, n’est pas étranger à ce qui l’occupe artistiquement aujourd’hui. Cela a conditionné son intérêt pour la consommation du sport et de ses images, qu’il préférait à la pratique, moins intéressante tant elle le confrontait plus directement à la compétition, qu’il n’aimait pas. Dans sa pratique artistique actuelle, il aime aborder le sport en spectateur, attentif aux règles et formalités plastiques qu’il peut s’approprier. Il développe un intérêt pour le travail en série systématique, ainsi que  pour les références iconographiques inspirées des productions industrielles sportives. Plutôt que d’inventer de nouvelles images et de nouvelles iconographies, il choisit de reproduire celles déjà existantes et de les traiter en peinture. C’est de cette façon que le sport, sujet prétexte, lui permet de questionner l’art et sa capacité à négocier une relation avec des formes iconiques. En tout médium, son manque d’apprentissage technique lui permet de relever ce défi avec une décontraction assumée. Et l’amateurisme de son geste pictural ne l’empêche pas d’instaurer une rigueur artistique, notamment avec le principe de réalisation de ses pièces à la main, quel que soit le registre formel qu’il met en œuvre.