Keshu Yan
Titulaire d’un DNSEP option art, obtenu en 2022 à l’Ensad Limoges
Titulaire d’un DNA option art, obtenu en 2020 à l’Ensad Limoges
Le travail de Keshu Yan semble questionner l’espace, à un moment où nos modes de vie impliquent souvent une relation aux espaces urbains, naturels ou sociaux qui passe par les relations virtuelles des réseaux et modes de représentation stéréotypés du monde. Dans ce contexte normé, Keshu Yan tente de formaliser un espace paysage, multimédia, qui vaut comme invention imaginaire. En perspective, son intérêt pour des peintres chinois classiques tels que Song Huizong ou Ma Yuan, ainsi que son apprentissage de la peinture traditionnelle chinoise traduisent la nécessité de travailler la représentation comme espace qui s’invente au gré du geste et de l’intuition de l’artiste. « Au pinceau, à l’encre, j’apprenais à peindre des paysages, des animaux, des personnages. Dans cette tradition, l’espace pictural trouvait une consistance complexe irréductible à la représentation seule. Il s’agissait de penser la peinture d’un espace comme une expérience du visible et des sensations, pour évoquer l’expérience à la fois physique et psychique d’un paysage aussi bien traversé que peint. La peinture devenant le mode d’exploration d’un paysage. » Lors de son arrivée en Europe, elle s’est orientée vers un travail en volume déterminé par une approche toujours technique des ressources plastiques. C’est particulièrement du côté des matériaux sonores et numériques, notamment vidéo, qu’elle s’est tournée, pour développer des formes installées susceptibles de modéliser une représentation abstraite du monde par le biais du fragment et de l’assemblage. Via une récurrence de formes simples, d’événements visuels minimes et de vides à percevoir comme formes, le travail de Keshu Yan diffère des productions spectaculaires du flux numérique commun et témoigne d’une capacité quasi cartographique à connecter des points de réel.