Lucas Lemoine

Un casque audio sur les oreilles, quelques playlists constituées au hasard des musicothèques du monde entier, et voilà que l’intérêt de Lucas pour le son se formulait déjà, dès le début des années 2000, par l’intermédiaire de toute technologie susceptible de créer une étrange distance chiffrée entre une source et un récepteur. Aujourd’hui, son travail cherche à formaliser une présence visuelle du son. Comme le dit Monica Fantini, il s’agit d’une « matière indocile ». Il en a fait l’objet fondamental de son expérience en sculpture. Selon des modalités formelles issues des avantgardes de la fin des années 1960 et des années 1970, du côté du Minimalisme, de Support-Surface ou de l’Arte Povera, et en convoquant des formes présentes dans les champs du volume, de l’architecture, du cinéma et plus récemment de pratiques vernaculaires comme le tuning, il crée des pièces sculpturalement référencées qui lui permettent souvent, de manière inattendue, des interprétations et des appréhensions de formes sensibles et variables, en développant une consistance progressive de leur mise en espace, du visuel au sonore.