Lucile Leloup

Née dans une ferme en Limousin, l’enfance de Lucile s’est déroulée au rythme des saisons agricoles, côtoyant les enjeux du monde rural. Son approche croisée du monde de la culture et de l’agriculture l’a amenée à développer un regard complexe des relations avec le monde vivant. À l’aube d’une transmission de la ferme familiale vers de nouvelles mains, Lucile cherche à comprendre comment cet instant charnière se révèle être aussi le moment de la passation des récits qui peuplent le paysage.
La difficulté des reprises agricoles pour les jeunes paysan·nes avec de nouveaux remembrements au profit de grands investisseurs, est un enjeu de société qui traverse son travail plastique. À travers des installations, elle s’emploie à utiliser principalement des matériaux issus de son territoire rural tel que la laine, le bois, le chanvre et le lin. C’est par la transversalité de ces matériaux ayant déjà vécu des cycles de transformation qu’elle tend à s’inscrire dans une dynamique du mouvement et de la temporalité longue. Il existe un lien étroit entre le textile et la mémoire. Au fil de son travail, elle s’est intéressée aux enjeux que pouvait proposer le  textile comme outil de transmission de la mémoire. En passant également par l’écriture et la poésie, Lucile cherche à raconter l’ambiguïté de l’attachement à la  terre, les relations intimes qui se jouent dans l’univers fragile d’un monde paysan en pleine  transformation.