Maxime Lizère

Faux départ, les études que Maxime avait initialement entreprises en école d’ingénieur ne lui convenaient pas. On y façonnait les étudiant·es pour répondre aux besoins des entreprises et de notre système économique capitaliste dominant. Après trois années de doutes et de contrariétés, Maxime s’est réorienté·e vers des études d’art. Les modes d’intervention de la sphère artistique lui laissaient entrevoir plus de potentialités. Mais la voie de l’art ne va pas sans poser des difficultés, là où les logiques de marché dominent aussi et où les oeuvres ont souvent un statut d’hyper marchandise indexée sur les critères du luxe. Dans ce contexte, la situation écologique de plus en plus préoccupante et la crainte d’un avenir invivable ne l’ont pas empêché·e de faire ce qu’on appelle de l’art, mais dans des conditions particulières, dans une situation négative qu’iel nommerait un « creux du monde ». À cet endroit, son travail est allé puiser du côté de formes  qui échappaient aux critères du goût et des hiérarchies artistiques traditionnelles. La fantasy, l’artisanat, les choses anciennes et les passés mythiques lui ont permis de développer un imaginaire et de le partager. Avec une société d’artistes mus par la nécessité d’expériences esthétiques qui relèvent davantage de cultures de niche que de références mainstream, Maxime s’accorde à penser que les choses produites ont moins d’importance que la vie autour d’elles. Sa préférence va logiquement vers des pièces qui ressemblent à un mélimélo d’objets hétéroclites et techniquement bancals. Elles actent un dysfonctionnement du monde et disent aussi la nécessité de créer un espace protecteur, une armure certes vulnérable mais nécessairement collective.