Soah Kim

Le travail de Soah Kim débute avec l’intérêt pour les formes Bulluk (불룩), idéophone coréen illustrant la manière dont une chose est fortement saillante ou en relief. En français, des synonymes sont « être enflé », « être gonflé », « bomber », « être bombé », etc. Elle considère Bulluk sous deux aspects. D’abord la matérialisation de moments éphémères engendrés par un mouvement a attiré son attention. Elle les choisit en fonction de la satisfaction visuelle et des sensations inhabituelles qui émanent de ces formes. Ces formes sont mises en œuvre à partir de ballons qu’elle remplit de plâtre et dont elle explore les résultats issus de la rencontre entre la malléabilité temporaire du plâtre et la flexibilité du ballon. L’expérimentation de ces formes  implique un contact direct entre le matériau et elle-même, ce qui produit à la fois des résultats calculés et inattendus. Le travail suivant consiste à leur donner  une existence supplémentaire en leur attribuant des traits d’imagination ou d’humour. Ainsi un dialogue s’installe-t-il entre les protagonistes. Le deuxième  aspect explore des formes difformes et des déformations issus de divers facteurs. Ainsi, une chaise  se retrouve affublée de jambes disproportionnées et  gonflées, une assiette soufflée, un vase avec un bourrelet, etc.