Théa Malhié

Les champs d’ail et de blé du Tarn, le site du Sidobre, la plus grande carrière de granite de France, et de granite en bloc d’Europe, sont un point d’origine de son travail. Théa développe une pratique de l’écriture déterminée par le thème nostalgique du mal du pays, l’Heimweh, dans la tradition littéraire allemande. Elle écrit sur sa région, et plus précisément sur le Tarn. À Limoges, ce territoire qu’elle ne côtoie plus tous les jours lui permet peut-être de rendre compte de ce qui change, à travers une écriture de phrases courtes et imagées, déduite de prises de note en temps réel ou de prélèvements de mots sur des éléments langagiers entendus. Le langage rend compte de ce dont elle est séparée mais il témoigne également de ce qui se dit du contexte écologique pour un paysage. C’est peut-être à cet égard que pour dire une relation à son environnement, elle a engagé un travail photographique expérimental à partir des ressources de l’anthotype, technique ayant pour base de révélateur de la chlorophylle. L’anthotype, qui produit des images éphémères, serait une métaphore de la chose poétique, qui trouve peut-être son intensité à l’instant de la lecture avant de se laisser oublier avec discrétion.