Yiyang Yang

Avec son projet Les vagues nous porteront loin, Yiyang présente une réflexion profonde et détaillée sur la mémoire personnelle et l’histoire familiale, inspirée par les bouleversements mondiaux tels que la pandémie et les guerres incessantes.
Yiyang commence son travail en explorant les souvenirs de sa propre famille pour découvrir l’histoire de sa grand-mère paternelle. Ses déplacements successifs ont forgé une identité complexe et multiple, qu’elle a transmis à ses descendants. Dans une vidéo, sa grand-mère partage ses souvenirs de différents pays et époques, changeant naturellement d’identité au cours de la discussion. Ce changement d’identité reflète les multiples facettes de son vécu  migratoire et les complexités de son adaptation culturelle. Yiyang s’inspire également de l’œuvre de Bouchra Khalili, The Mapping Journey, présentée à la Biennale de Venise. Yiyang a créé une carte du monde en utilisant la technique de la teinture indigo, mais en recentrant la carte sur l’océan Indien. Cette perspective différente vise à présenter les migrations du Sud global de manière non centrée sur l’Occident. En se concentrant sur cette région, Yiyang met en lumière des récits souvent marginalisés dans les représentations traditionnelles de l’histoire mondiale. Pour compléter son œuvre, Yiyang a organisé une performance qui visait à évoquer non seulement la  nostalgie des retrouvailles, mais aussi la solastalgie, un terme désignant la douleur psychologique causée par des changements environnementaux significatifs. Par son travail, Yiyang invite à réfléchir sur la valeur et la fragilité des histoires personnelles, et sur la manière dont elles se tissent dans le vaste tissu de l’histoire mondiale. Cette exploration rappelle  l’importance de préserver et de transmettre les récits individuels, car ils constituent des éléments essentiels de notre compréhension collective de l’histoire et de notre identité.