Zélia Grasset
Titulaire d’un DNSEP option design avec les félicitations du jury, obtenu en 2022 à l’Ensad Limoges
Titulaire d’un DNA option design avec les félicitations du jury, obtenu en 2019 à l’Ensad Limoges
Avec la patate comme point de départ, Zélia Grasset a voulu travailler l’objet de manière différente. Elle s’est ainsi intéressée à ce que l’on pouvait trouver sous la terre et s’est servie de ces patates ou autres bulbes, rhizomes, racines ou tubercules, pour créer un répertoire de formes. Les formes organiques, étranges, qui se déploient, qui poussent dans tous les sens. À travers des dessins et des photos, elle collecte des formes dont elle se sert pour créer des objets en céramique.
Son travail s’articule autour de trois séries de pièces et d’expérimentations avec chacune une manière différente de travailler la céramique. Dans sa démarche, elle privilégie la matière. Avec sa première série de pièces, elle détourne la technique du moulage. En retravaillant les plans de joint, elle joue avec le moule, elle creuse, elle se sert des trous de coulée pour rendre l’objet utilisable. La matière s’extirpe et s’étend dans le creux du moule créant un contraste, une excroissance à l’objet. En parallèle, elle a réalisé des bols de présentation à pattes, en modelage, avec des formes tubéreuses presque insectifiés. La forme évoque un système racinaire ou une créature aux longues pattes. Elle a manié la terre en essayant de repousser les limites de la matière et de l’utilitaire, par la fragilité, l’instabilité. Elle a aussi expérimenté sur la matière, une matière expansive avec une forme de vie. Pour faire en sorte que la forme ne s’affirme plus, et laisser à la matière sa capacité à gonfler et à s’affaisser, elle a intégré à l’intérieur de la pâte de porcelaine des levures. Avec cette porcelaine levurée, elle a voulu rendre la matière créatrice.